Sang Réal

Voici une nouvelle fiction, fantastique cette fois. Pour l'instant, c'est plutôt soft, car ce n'est que la mise en place, mais cela risque de devenir un peu plus gore dans un certain temps.
Tous les personnages m'appartiennent.

L’aube commençait à pointer en cette froide matinée d’automne. Le brouillard faiblement éclairé donnait l’impression de se trouver dans un mauvais film d’horreur. Le village était silencieux, hormis les quelques voitures qui le traversaient.
Une porte s’ouvrit, seule une ombre féminine se distinguait dans la brume. La jeune femme frissonna sous la morsure de la brise. Elle rajusta ses longs cheveux bordeaux autour de ses épaules et mit un bonnet en laine. Elle descendit prudemment les trois marches qui la séparaient de la route. Par chance, elle connaissait le chemin jusqu’à l’arrêt de bus sur le bout des doigts, le brouillard ne la gênait guère. Seuls ses pas retentissaient dans les rues mornes jusqu’à une croisée, où un petit groupe de trois élèves passa devant elle.
En entendant leur commérage, elle mit ses écouteurs, s’isolant des autres. Tous ces piaillements dès le matin la mettaient de mauvaise humeur si elle n’écoutait pas sa musique.
Arrivée à l’arrêt de bus, la jeune femme se posa au bord de la fontaine, les mains dans les poches, pensive. Son sac en bandoulière manqua de passer à l’eau, mais elle ne le remarqua pas. Soudain, elle reconnut des bruits de talons qui lui étaient bien connus, elle monta le volume de son baladeur. Une voix haut perchée, qui lui avait toujours semblé stridente, salua les autres avant de la héler.
-Coucou Sam ! Sam…Samantha ?!
La concernée se contenta de tourner ses yeux noirs vers une jeune femme blonde, habillée en blanc, tous des habits de marque. Ses ongles parfaitement manucurés remirent sa frange en place. Elle se contenta du vague regard de Samantha en tant que salut. Le bus arriva enfin, les éclairant de ses phares pâles. Hélas Jessica, c’était son nom, reprit la conversation. Enfin, c’était plutôt un monologue. Samantha n’aimait pas lui parler, surtout d’aussi bonne heure. De toute façon, Jessica ne lui adressait la parole que par intérêt. De un, quand Samantha répondait, c’était toujours dans son sens (afin d’éviter un débat vain, mais la blonde croyait être écoutée.) De deux, cela soignait son image au lycée, elle montrait qu’elle s’occupait de tout le monde. En plus, Samantha s’étalait peu, elle était méfiante. Elle était connue comme farouche, évitant la foule dès qu’elle le pouvait, froide et distante. Ce n’était pas par hasard qu’ils la surnommaient la louve. Ses yeux parlaient le plus souvent à sa place, spécialement quand il fallait afficher le dédain. Ils formaient aussi une barrière entre les autres et elle. Suivant leur degré de froideur, ils lui permettaient d’éviter toute conversation. Certains en avaient fait une mauvaise expérience en lui adressant la parole quand il ne le fallait pas, ils avaient eu droit à un regard empli de sauvagerie.
L’instant de libération arriva, les portes du bus s’ouvrirent sur le lycée. Samantha descendit rapidement et passa devant le groupe de Jessica afin de se débarrasser de ce poids, ce qui ne manqua pas. Direction le bâtiment.
Le lycée était une ancienne prison recyclée, le bâtiment en gardait les principales caractéristiques. Il était d’une froideur repoussante. On avait tenté d’y mettre quelques couleurs à l’intérieur en le peignant en jaune safran. Les nouveaux élèves s’y sentaient toujours nauséeux les premiers jours. Sans compter le fait qu’on leur racontait des histoires atroces sur l’époque de la prison. On ne pouvait pas nier le malaise que l’on ressentait en le voyant.
Samantha s’installa sur un banc proche de l’entrée et s’appuya contre le mur. Elle n’aspirait qu’à une chose : qu’on la laisse tranquille, mais c’était un souhait vain. Il était inévitable qu’on vienne la perturber, non, qu’IL vienne la perturber. Lui, le seul qui ne craignait pas sa mauvaise humeur. Elle soupira, pour l’instant, il n’avait pas encore pointé le bout de son nez. Ses paupières se fermèrent, elle se laissa bercer par sa musique. Différents paysages défilaient au gré de son imagination, sauvages et loin de toute civilisation. Un moment de répit avant de se trouver plongée au milieu de cette masse d’élèves.
Le brouhaha des élèves cessa soudainement, la mine de Samantha se renfrogna sans qu’elle ouvre les yeux. Elle s’aperçut que sa musique était forte, trop forte. Elle baissa le son, soulageant ses pauvres tympans. Le silence ne dura que quelques secondes, de très courtes secondes. La jeune femme sentit une présence familière, glaciale et attirante à ses côtés.
-Debout Sam, on est le matin.

Toute critique est la bienvenue^^ (et les compliments aussi)